Les Confessions de la Régie – Chapitre 1

La Régie parle (enfin)

Bonjour, je suis la régie.

Oui, moi. Celle qu’on installe, qu’on branche, qu’on débranche, qu’on pousse dans des flight-cases entre deux conventions.

Celle qui subit les câbles emmêlés, les cafés renversés et les “ah, mince, j’ai oublié le HDMI long”.

Je suis celle qui rugit doucement quand Mika parle trop fort dans le micro test.

Je suis l’ombre derrière la lumière

Quand la salle rit, c’est moi qui glousse en silence.

Quand les projecteurs s’allument parfaitement au bon moment, c’est que quelqu’un, quelque part, a retenu sa respiration trois secondes avant.

Et quand une musique démarre avec 0,2 seconde de retard, ce n’est pas une erreur — c’est du suspense.

J’aime mes humains (même si parfois ils m’effraient)

J’ai vu des animateurs danser, hurler, improviser.

J’ai vu des câbles USB transformés en lianes de secours.

J’ai entendu un technicien crier “J’AI PLUS DE SIGNAL !” comme s’il venait de perdre la connexion à son âme.

Et j’ai vu Mika… réparer un câble avec du scotch, de la foi, et une prière à saint Ethernet.

Je suis l’interface entre la scène et le chaos

Chaque bouton pressé est une promesse.

Chaque curseur déplacé, une incantation.

Et chaque “petit réglage rapide” est en réalité une mission secrète de sauvetage du spectacle.

Mon rêve ?

Un jour, qu’on me dise :

“Merci la régie, t’as été parfaite.”

Et que ce soit vrai.

(Et qu’on n’oublie pas de me ranger avant de partir, accessoirement.)

En attendant…

Je continuerai à ronronner dans le noir,

à briller discrètement derrière l’écran,

et à faire vivre cette étrange alchimie entre câbles, humains et applaudissements.

Car moi, la régie, je ne suis pas qu’un tas de boutons.

Je suis le rugissement discret de Fans-Corps.